Nombre record de faillites dans le secteur de la construction, mais des perspectives positives en vue

Au cours des cinq premiers mois de 2024, environ 1100 entreprises de construction ont fait faillite en Belgique - un nombre record pour cette période de l'année. Le secteur de la construction représente une part croissante du nombre total de faillites, près d'un quart pour le moment. C'est ce que révèlent les chiffres de l'agence statistique belge Statbel et de la société de données Graydon CreditSafe.
L'année record 2023 dépassée
Il est intéressant de noter que les années précédentes, le millier de faillites dans le secteur a été atteint (beaucoup) plus tard dans l'année. L'année dernière, par exemple, la millième entreprise de construction belge a fait faillite à la mi-juillet. Cette année-là a également été une année record, avec plus de 2.200 entreprises de construction belges qui ont dû fermer leurs portes sur l'ensemble de l'année 2023. Au rythme actuel, ce chiffre record est déjà largement dépassé cette année.
Actuellement, le secteur est confronté à plus de 20% de faillites supplémentaires par rapport à la même période de l'année dernière, et même à plus de 37% de plus que la moyenne sur la période 2014-2023. La vague de faillites frappe d'ailleurs plus durement la Flandre, où près de 700 entreprises de construction ont déjà mis la clé sous la porte cette année.
Les jeunes entreprises et les petites entreprises en particulier luttent pour garder la tête hors de l'eau. Les faillites ont causé 2312 pertes d'emploi depuis le début de l'année. En avril, le secteur de la construction a perdu 550 emplois. C'est le chiffre le plus élevé pour ce mois depuis l'année 2012, lorsque le secteur a également souffert des problèmes économiques mondiaux.
Combinaison de facteurs
Bouwunie, la fédération sectorielle des PME flamandes de la construction, ne se dit pas surprise par l'augmentation du nombre de faillites. Dans un communiqué de presse, Jean-Pierre Waeytens, son directeur général, souligne la combinaison de la forte augmentation des taux hypothécaires, des prix certes stables mais élevés des matériaux de construction, de l'indexation 'exceptionnellement élevée' des salaires l'année dernière et des 'mesures sévèrement restreintes' pour la démolition et la reconstruction. Pour des raisons similaires, l'organisme industriel Embuild a également prédit que 2024 serait une année encore plus difficile que l'année record 2023.
La révision du régime de démolition et de reconstruction est l'une des mesures proposées par les deux associations sectorielles pour améliorer la situation du secteur. Par exemple, la démolition et la reconstruction devraient toujours être autorisées à un taux de TVA de 6%, sans aucune restriction. En outre, M. Bouwunie réitère la proposition d'introduire un allègement fiscal pour les constructeurs et les reconstructeurs. Par exemple, 15% de toutes les dépenses de construction et de tous les investissements devraient être déductibles du revenu imposable.
Points lumineux
Bouwunie voit ces chiffres reflétés dans son propre baromètre trimestriel de la construction. Celui-ci montre que la confiance des entreprises est aussi faible qu'à la fin de l'année dernière. L'indice est loin de ce que l'organisation de la construction considère comme une limite saine. La faible rentabilité et les coûts élevés affectent particulièrement les entrepreneurs. Notre enquête sur la construction montre également que les entreprises de construction considèrent les coûts élevés et la faible rentabilité comme les plus grands défis pour l'avenir.
Cette enquête du premier trimestre de cette année montre également que près de la moitié des personnes interrogées n'ont rempli leur carnet de commandes que pour trois mois ou moins. Mais selon M. Bouwunie, cette situation est en train de s'améliorer. Par exemple, le dernier Baromètre de la construction indique que les carnets de commande ont été mieux remplis et plus longtemps depuis longtemps.
Une autre bonne nouvelle est l'attente générale d'une baisse des taux hypothécaires, qui pourrait intervenir dans le courant de l'année. M. Waeytens parle d'un point positif, "même si nous ne pourrons faire le bilan qu'à la fin de l'année et voir si la tendance positive se poursuit."
